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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 17:39

 


 

 

J'ai beaucoup hésité quand on m'a proposé d'aller voir Django Unchained au cinéma. Pour finalement ne pas le regretter! Un Tarantino de toute beauté que je ne peux conseiller: pour son scénario, ses rebomdissements, son humour décalé, pour le talent des acteurs: bref pour tout!!


Il m'arrive très rarement d'avoir envie de revoir un film à peine sortie de la salle de cinéma! :-)

Tout personne intéressée peut se signaler au blog qui transmettra ;-)


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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 23:21

 

 

3

  Dans mon précédent article, je vous avouais avoir récemment pensé à poster de nouveau sur ce blog. Pourquoi ? Qu’a-t-il bien pu m’arriver de si intéressant pour que j’ai eu envie de le partager avec le monde entier ? (autre qu’une découverte sur un yaourt, j’entends…)

 


J’ai bien réfléchi à la façon dont j’allais annoncer ça. Avec ou sans suspens, avec ou sans violons, avec ou sans vidéos. J’ai même pensé à une mise en scène bollywoodienne où des tas de gens se mettraient à danser et chanter en rythme dans les rues de Bali mais par manque de budget, je dois me contenter d’une phrase plutôt banale :

 

Il s’avère que le 15 avril dernier, j’ai couru le marathon de Paris.

 

 

Ne vous laissez pas manipuler par la simplicité flagrante de cette phrase (qui concurrence tellement le réalisme cru, violent et limite pornographique de « L’autre jour, je mangeais un yaourt » ; je sais, je sais…).

 

Derrière cette phrase se cachent :

-       Environ 6 mois d’entraînement, y compris un footing à 8h du matin un lendemain de réveillon de Noël

-       De looooongs mois horribles sans fêtes et sans alcool

Mais aussi et surtout :

-       Une équipe de Lapins Crétins totalement fans

-       42 km de course dont 7 km de douleur

-       Un bonheur intense dans les 500 derniers mètres

-       Beaucoup beaucoup d’eau, des bananes, des oranges, des gens, beaucoup de gens…

 

Voilà donc pour l’introduction.

 

Je vous avoue que pour le corps du récit, je me suis posé la même question. Peut-être qu’une troupe de danseur bollywoodien en bodys, collants en lycra et baskets de running trois pointures trop grandes aurait pu aider. Malheureusement, toujours pour des raisons de budget évidentes, je vais devoir me contenter de l’écrit. Hésitant toujours dans la façon, je vais essayer…

Tentons l’art poétique pour commencer…

 

« Rentrant de Bruxelles,

N’atteignant pas le chemin de Compostelle,

Claire s’arrêta en la ville de Paris,

Tant mieux lui en pris.

C’était un beau week-end d’avril…. »

 

 

Bon ok : on laisse tomber la poésie ! Peut-être qu’on aura plus de chance avec le théâtre…

 

Mad Cook :  C’est moi !!!

Super Planeuse : Youpiiiii !!!


DSCN0166  DSCN0165


Crazy Freestyler : Bon on t’attends où demain alors ?

Mad Cool : On a regardé ça avec Super Planeuse et le mieux c’est place F. Eboué, rue de Charenton, puis le km 35 dans le bois de Boulogne parce que c’est touuut vide et déprimant, puis à l’arrivée.

Super Planeuse : On va prendre le métro entre le km 35 et l’arrivée parce que si on marche, elle sera arrivée avant nous.

Tous : Ah, ah, ah !

 

Bon ok : on laisse aussi tomber le théâtre. On dirait un épisode d’Hélène et les Garçons. Ou toute autre AB Production…

 

Rien de mieux donc que le narratif : ça déchire à tous les coups.

 


Me voilà donc à Paris en ce week-end d’avril plutôt froid. Accueillie par une super amie de Sciences Po qui me nourrit de pâtes complètes à la sauce tomate pendant deux jours et supporte mes inquiétudes, j’attends que ma sœur préférée fasse son apparition pour me réjouir totalement !

Une fois ma dernière fan arrivée, l’équipe des Lapins Crétins est au complet !!! Armées du plan du marathon, des oreilles de lapins pour les unes/ d’une ceinture de course, de gels sucrés et d’eau pour la 3e, nous voilà fin prête à affronter l’épreuve en commun !

 

Le jour J, je me lève pile à l’heure. Ce qui me laisse le temps de m’habiller, boire un café, lire Oups pour déstresser… Rejointe par ma sœur préférée, je ne vois pas le temps passer : Super Planeuse complète le groupe au moment où je prends le départ. C’est parti pour 30 minutes de métro !!

 

 

J’ai de la chance : Super Planeuse habite pile sur la bonne ligne de métro. Il suffit que je le prenne et que je descende sur les Champs pour être sur la ligne de départ.

Quand je monte, les gens me regarde bizarre. Je suis en collants de course, je porte un T-Shirt bleu pétant avec un dossard et j’ai un truc qui ressemble à un sac poubelle mais qui est un sac en plastique qui me tiendra chaud au moment d’attendre le départ.

Je ne m’étais jamais sentie aussi étrangère. Jusqu’à ce que des tas de gens en fringues de sport bizarres commencent à remplir le métro jusqu’à ce qu’il explose. Moi qui pensais avoir une tenue voyante, me voilà concurrencée !! :-D

 

Le métro s’arrête : c’est notre station. Tous les coureurs descendent. Sortir de la bouche du métro, être aux pieds de l’Arc de Triomphe. Tous ces gens, partout. Courir un peu pour s’échauffer. Ok… Prendre le départ. Prévu pour 8h45.

 

08_photo_generale_1.jpg 


C’est l’attente qui commence. Les départs de font par sas et je suis parmi les derniers. J’attends. J’attends. J’attends. Punaise c’est chiant !!

J’attends aussi la peur ou le stress mais ils m’ont oubliés : je me sens plutôt confiante.

 

Et puis c’est le grand moment : le DEPART. Les hauts parleurs crachent « Aaaaux Champs Elysées » de Jo et je me dis qu’il faudrait que j’apprenne enfin cette chanson.

Go, go, go : je regarde mes pieds qui franchissent la ligne d’arrivée.

Courir doucement, courir doucement : je me suis refroidie, il faut reprendre l’échauffement à zéro ou presque. Je me laisse doubler : on s’en fout, on est là pour finir.

Courir doucement.

 

Les champs : tiens, Lenôtre ! Rue de Rivoli, les Arts Décoratifs, tiens là-bas j’étais allée au Starbucks, et puis le Palais Royal, et puis tiens, je la double. Oh : marrant les Japonais qui s’arrêtent de courir pour prendre des photos ! Oh : des gens qui s’arrêtent déjà ! Tiens, sympa les pompiers du km 5 ! Bon alors : a priori le rendez-vous avec les filles ne devrait plus trop tarder… Ok je reconnais… C’est la bonne place… AH ! Les voilà !

 

14---Rue-Rivoli.jpg


Le premier rendez-vous est un succès : je vois les oreilles de lapin de loin, les Lapins Crétins me voit : le coup de foudre au premier regard !

« Ouééé ! Tu cours super bien ! T’es belle ! »

Deux lapins qui courent à côté de moi, c’est plus que super sympa : ça vous met le baume au cœur. Les cris, les encouragements : tout ça rend mon voisin de course jaloux qui me signale :

« Eh ben ! Vous en avez drôlement de la chance ! Ce sont des super supportrices ! »

Et ouai, je sais : c’est la crème de la crème ! : -)

 

Bon du coup je me reconcentre. Cette partie là, je la connais comme ma poche. Hop, Porte Dorée, hop, St Mandé, hop, Vincennes. Tiens : Vincennes, ce sont les toilettes du coureur. Open Bar : tout le monde s’arrête !

Rester concentrée. Ravitaillement : boire, boire, boire. Premier gel : mieux vaut prévenir que guérir.

Vincennes, c’est grand. C’est pour ça que je m’y perds tout le temps en fait !

Sortie de Vincennes. J’approche la rue de Charenton. Mon MP3 foire. Ah nooon : il ne répond plus ! Houston, on a un problème ! Si je le secoue peut-être ? La méthode russe sinon ? Alleeeez ! Réponds ! Je me vois déjà hurlant désespérée à mes fans : « Mon meupeutrois fonctionne pluuuueuuuu ! ».

Il revit.

Je lève la tête. La boulangerie, la pharmacie, les oreilles de lapin :

« Ouééééé » !!

Je kiffe toujours autant les encouragements, j’emmagasine de l’énergie positive pour les 15 prochaines bornes : le semi est bientôt derrière moi !

 

Cette partie là, je la connais aussi. Jolie petits magasins de créateurs sur la droite. Bastille : bonjour l’Opéra ! Puis gauche, puis les quais. Ah les quais ! Bientôt Notre-Dame ! La voilà ! Quasimodo : j’arriiiiive !!! Tiens, la Conciergerie ! Bonjour Marie-Antoinette ! Une pub pour devenir avocat : ça c’est du recrutement ! Les quais, les quais, les quais, la Seine…

Ravitaillement. Boire, boire, boire.

 

Kilomètre 30.

Jusqu’ici, je n’ai jamais couru plus que 30 bornes en entraînement.

C’est l’Inconnu qui m’attend (avec un grand « I », svp !)

Fais chier : ma jambe gauche est toujours moins musclée que la droite. Ca tire dans la cuisse.

 

31…32…33…34…

Je courre plus lentement ou c’est le temps qui passe moins vite ? Non parce que les km d’avant, je ne les ai pas vu passer. Mais ceux là… Ils sont bien longs ! Pitiéééé ! Faites que la Force soit avec moi !

Et les oreilles de lapin ! Je les ai loupées ou quoi ? Je pensais les voir avant ! Ah nooon : je les ai loupées ! La plus grosse déception de ma vie ! Je vais jamais y arriver !!!

 

Kilomètre 35.

Ok je m’accorde de marcher au ravitaillement. Je m’accorde genre 500 mètres… Ok les bouteilles d’eau… Je marche !

Les oreilles de lapin : LA, LA ! JE SUIS LAAAAEUUUU !!

« Allez ! Allez ! T’arrête pas ! Non, on ne marche pas ! Cours, cours !

-     Tain j’ai mal partout !

-     Mais non t’a pas mal partout ! Allez !! Cours !! T’ES UNE WARRIOR !! ALLEZ : T’ES UNE WARRIOR !!!»

Je cours, Super Planeuse à mes côtés. Ok : c’est reparti. Merci les filles : je vous aime !!!


Photo0145 


Kilomètre 37… Taaaain c’est qui le con qui me donne un coup de couteau dans les cuisses à chaque fois que je pose le pied au sol ? Allez je suis une warrior, je suis une warrior, une warrior, une warrior…. Kilomètre 38…. Bon si je marche maintenant, ça sert à rien : je peux bien tenir jusqu’au km 40. Bon et puis au km 40 je vais pas m’arrêter : il ne reste presque plus rien à courir après. Bon du coup je m’arrête pas…

La négociation entre moi et moi-même me mène au km 39.

 

Kilomètre 40

Donnez moi du suuucreeeuuuuu ! Et de l’ôôôôôô !!

Boire, boire, boire, boire, boire : je veux boire !

Ok : plus que 2 bornes. Deux bornes, c’est du pipi de chat, c’est de la crotte de moineaux, c’est même pas la route pour aller au bureau ! T’es une warrior !!

 

Kilomètre 41

Difficile de décrire le sentiment qui vous submerge quand vous passez la grande porte qui vous annonce : « 41 ».

Comme ça, très sobrement, très distinctement. Vous êtes au km 41. Donc il n’en reste plus qu’un (j’oublie volontairement les derniers mètres).

La joie commence à m’envahir, je me sens pousser des ailes, je cours, cours, cours !

 

Les derniers mètres sont tout simplement incroyables à vivre ! La foule se fait plus dense, les gens applaudissent et crient votre nom, le but est à portée de main !! C’est fatal : je commence à pleurnicher comme une gamine à qui on aurait annoncé qu’elle allait rencontrer Justin Bieber dans sa loge. Je manque de m’étouffer dans mes hoquets nerveux quand, ça y est, je les vois : LES OREILLES DE LAPIN !!!

« Ouuuuaiiii ! Vas-yyyy ! »

Cette fois-là, je me suis dit que le service de sécurité allait leur sauter dessus pour avoir couru à mes côtés. Pas du tout. Les encouragements me font retrouver l’air, je pleurniche toujours comme une ado mais je respire ! La voilà : la ligne d’arrivée ! Tous ces gens ! Ouaaaa !

 

42,195 km

Quelques mètres plus loin, je regarde mes pieds qui franchisent la ligne d’arrivée. Ca y est, c’est fait.

Je pense à quoi ? A tout et à rien. A tout ce qui m’a traversé la tête quand je courrais : tout et pas grand-chose, des détails, des instants.

Mes jambes me font mal mais finalement bien mois que ce à quoi je m’attendais. Les volontaires sont là, adorables, à distribuer les médailles, les T-Shirts et de quoi boire et manger.

J’appelle.

Je tente de battre un record du monde du nombre d’oranges avalées en 1 minute. Je le bas.

Je bois.

Je souris comme une débile.

Je cherche.

 

Les oreilles de lapin !!! OUAIIIIIIII !!!

 

DSCN0174

 

On l’a fait ! Du super travail d’équipe, un team spirit à tout épreuve, 42 km réussis grâce à vous !

 


Je sais que cet article ne comptera pas parmi les meilleurs moments de la littérature française. C’est finalement une longue suite d’instants, une énumération de fragments. Finalement je n’ai pas vraiment choisi : le choix s’est imposé à moi. Je ne voyais pas comment raconter ça autrement. J’espère que j’apprécierai de lire cet article dans quelques années, quand je repenserai à ce tout premier marathon dans ma vie : le marathon de Paris.

 

Un moment, très bon moment de ma vie.

 

DSCN0175

 

MERCI !!

 

 

 

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 16:31

Il y a une heure environ, on me signalait au téléphone que j'avais laissé mon blog à l'abandon pendant plus d'un an et qu'il était peut-être temps que je m'y remette. Y ayant moi-même pensé récemment, je me suis dit qu'il était effectivement temps.

Etant quelque peu rouillée et pas tout à fait sûre de pouvoir recommencer à écrire sans me prendre les pieds dans le tapis, j'ai décidé de commencer avec un petit article qui ne casse pas trois pattes à un canard.

 

L'autre jour, je mangeais un yaourt. Rien d'étonnant jusque là.

C'était un grand yaourt: un grand pot de 500g. Comme l'Homme avait eu la flemme de me donner un bol et que moi j'avais la flemme d'aller en chercher un, je mangeais à même le pot.

Fascinée par les couleurs et le design du feu de dieu du pot de yaourt, j'ai commencé à l'observer sous toutes ses coutures. Je tourne, je tourne, et là: c'est LE DRAME!!!

 

Je m'aperçois de CA:

 

P1000411.JPG

 

Pour ceux qui ont des problèmes de vue et/ ou qui ne peuvent pas lire l'allemand, ça dit:


"Der Umwelt zur Liebe. Nach Genuss hier aufziehen und getrennt entsorgen"


Ma tradution un peu funky:


"Soyez sympa pour la planète. Après avoir frôlé l'orgasme culinaire en boufant votre yaourt, veuillez tirer sur la languette, séparer le papier du plastique et recycler les deux parties en fonction".

 

Je - ne - déconne - pas.

 

C'est bien la première fois que je vois les allemands aller aussi loing dans leur folie du recyclage!!

 

Vous vous en doutez: j'ai halluciné, j'ai signalé la chose à l'Homme qui s'est tu, j'ai mangé mon yaourt et je me suis dit qu'il fallait que j'en parle au monde entier.

 

Me voilà donc avec mon article terminé. Puisque de morale, il n'y en a point.

 

Comment mon histoire se termine me direz-vous?

 

Ma foi j'ai terminé le yaourt et j'hésite entre 2 stratégies:

- le côté obscur de la Force: ignorer l'indication et tout jeter dans la poubelle qui ne correspond pas pour ressentir ce kik irrésistible que seul la transgression peut vous procurer

- tirer sur l'étiquette et voir si c'est vrai qu'il est plus difficile d'atteindre le côté pas obscur de la Force mais qu'il procure un plaisir encore plus grand...

What should I do?!

 

Signé: Dark Vador!

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 22:05

Un lendemain de film, c'est comme un lendemain de cuite.

 

La tête est lourde, les idées floues. Les mots se bousculent dans un cerveau incapable de les ordonner. Ils errent dans des sens différents, à des vitesses différentes. Il faut toute la patience d'un réveil et la volonté d'un café serré pour qu'ils daignent enfin prendre une place digne de ce nom. Peu à peu, ils se mettent en rang. Au bout d'un moment, on pourrait même les qualifier d'idée. Pour un peu qu'une conversation les force à se confronter à un avis différent et argumenté, ils seraient quasimment une prise de recul et une réflexion portant sur le film.

 

Les lendemains de film sont parfois pour moi des lendemains de cuite. Qu'il faut parfois faire passer avec une aspirine à défaut de dialogue argumenté.

 

Des Hommes et des Dieux. Un efferalgan, deux tentatives, une troisième en attente.

 

 

 

 

Je ne suis pas croyante: ça n'est pas une nouveauté. Je ne vais donc pas voir ce genre de film pour une raison religieuse. Ca serait plutôt mon côté chien de Pavlov. Ou comment avoir été conditionnée à aller faire diminuer la moyenne d'âge dans des salles de cinéma. Avec pour secret espoir de comprendre quelque chose et d'avoir l'impression d'accéder à une vérité supplémentaire. Un peu comme si des films primés au festival de Cannes pouvaient m'en apprendre plus sur la vie que Sex and the City.

 

Je m'égare.

Je voulais juste dire que je suis allée le voir.

 

J'ai été assez surprise. Pas tant par le fait que "jamais les hommes ne font le mal si complètement et joyeusement que lorsqu'il le font pour la religion" (Pascal, à peu de chose prêt la citation du film, flemme de googler). Ca, tout le monde le sait. Même s'il était intéressant de le voir formulé en actes et de le retrouver caché derrière des images, ce fait n'est pas nouveau. Pas plus que l'idée que des hommes aient pu s'entretuer pour des idées comme la consubstantiation ou la transubstantiation, ce à quoi m'a fait penser la scène de la messe célébrée par les moines. Léger sourire, idée suivante.

 

Ce qui m'a le plus surpris, ça n'était pas non plus la démarche oecuménique des moines que l'on observe. Ni tous les messages que cette dernière pouvait également dissimuler.

 

Ce qui m'a le plus étonnée, c'est le doute. Sel de l'esprit, certes, mais je ne pensais pas le retrouver là. Je me trompe sûrement, mais pour moi une personne croyante est une personne qui ne doute plus. Elle a trouvé. Là où j'hésite, je pèse et je soupèse, elle avance dans une direction et n'en change pas. Elle a des valeurs qui sont définies et qui ont valeur de loi. Elles sont suffisamment nombreuses pour lui offrir une réponse à chaque question qui pourrait se poser au cours de sa vie. Elle les suit et ne dérive pas. La dérive est propre aux personnes qui doutent.

Or voilà un moine qui doute. Qui pour un instant, devient ce que je suis.Son absence de certitude le rapproche à tel point de moi qu'il ne sait plus où et il ne sait plus pourquoi.

Ce fut pour moi le moment le plus troublant.

 

Pour le reste, on attendra la tentative numéro 3.

 

 

 

No et Moi. Aucun espoir. Direction l'armoire à pharmacie sans passer par la case départ. En même temps les plaisirs en solitaire se terminent comme ils ont commencé.

 

 

 

 

 

J'interprète souvent ce que je ne comprends pas comme étant une aggression. La violence du personnage de No et mon besoin de trouver des solutions et des belles fins ont été à l'origine d'une réaction d'incompatibilité assez frustrante.

 

Là où mes moines hésitaient de façon ponctuelle, mes personnages sont paumé de façon permanente. Ils restent sans direction à suivre avec une constance et un acharnement étonnant. Parfois on se raccroche à une branche. Parfois à être qui passe.

Mais les gens vont et viennent et on est souvent déçu.

Retour à la case départ.

 

A côté de ça: fait de société, échec de sociétés. Au choix.

 

Quand je vous disais que les lendemains de film étaient comme les lendemain de cuite...

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 00:02

Quand j’étais petite, je me répétais souvent que j’avais drôlement de la chance de ne pas être née au Moyen-Age.

 

Pourquoi ?

Parce que quand j’étais petite, j’étais plus proche de la rousse à la peau pâle et aux tâches de rousseur que de la brune (aux mêmes options). Or à l’école, on m’a appris que les rousses étaient brûlées sur le bûcher, la couleur de leurs cheveux révélant au reste du monde leur vraie nature : elles étaient sorcières.

Que dire des yeux qui changent de couleur selon la lumière du jour et des grains de beauté. Bref j’étais condamnée.

 

http://www.dauphinlibre.be/sorcieres.jpg

 

Si la société m’avais épargnée (ma foi : j’aurais pu élever des chèvres avec mes parents au milieu de la toundra), mon appendicite m’aurait emportée à 10 ans. Ou je serai tombée dans un précipice, un peu comme l’inventeur du Segway, à ceci prêt que je serais tombée parce que je n’y vois pas à 10 mètres, pas parce que j’aurais conçu une machine merdique.


 

Tout ça pour dire que j’ai toujours été contente d’être née au 20e siècle.

Au jour d’aujourd’hui, je me vois dans la nécessité de préciser cette affirmation.

Je suis très contente d’être née dans les années 80 et pas plus tard.

 

Pourquoi donc me direz-vous ?

 

Figurez-vous que l’autre jour, je regardais un reportage. Ca m’arrive souvent vous me direz. Mais là, le reportage était sur ZDF, une chaîne de télé allemande. En allemand, donc.

 

Titre du reportage : « Est-ce que mon enfant est normal ? »


Vous aurez compris ce qui m’aura retenu devant mon écran et qui m’aura fait écouter une émission en allemand à 22h30 un soir de semaine. Ceux qui me connaissent comprendront…

 

Est-ce que mon enfant est normal, donc…

 

Figurez-vous que si j’étais née entre l’an 2000 et aujourd’hui, j’aurais sûrement déjà suivi 100 thérapie chez 100 médecins différents, on m’aurait probablement fait prendre des antidépresseurs ou de la ritaline, voire les deux.

 

« Votre enfant n’est pas toujours concentré. Dans certaines matières, il suit parfaitement. Mais dans d’autres, on constate que son attention diminue. Il devrait prendre de la ritaline. »

« Votre enfant aime le bouddhisme. Il parle rarement à ses petits camarades, il est peu sociable, il préfère lire plutôt que de s’amuser. Il devrait voir un psychologue. »

« Votre fils se retire souvent dans son propre monde. Il souffre d’ACD…machinchose. Je vous conseille d’aller consulter. »

 

Heureusement, j’ai vécu à une époque où il m’était autorisé de m’emmerder royalement en cours d’éducation civique sans qu’on me prescrive de la ritaline. Merci dieu : j’ai pu trouver ma prof d’anglais de 6e horriblement chiante et peu pédagogue sans être condamnée à une thérapie.


Oui, j’ai toujours adoré lire des livres, imaginer des histoires et en écrire, mettre de la musique et déconnecter mon cerveau de la réalité pour l’emmener vers des régions où tout est possible. Non, je ne pense pas que ça ait fait de moi un enfant à soigner, pas plus que ça ne fait de moi quelqu’un d’anormal. A vrai dire : comment s’occuper en voiture quand on ne conduit pas. En dormant ou en rêvant, évidemment.


Oui, en bonne première de la classe j’étais moquée à l’école, mise à l’écart, ignorée. Que dire de cette douce époque où au mieux on m’ignorait, au pire où on me crachait dessus en cours. Il est bien évident que si j’avais peur d’aller voir mes petits camarades et que je n’étais jamais aussi heureuse qu’avec moi-même, c’était parce que j’étais psychologiquement dérangée.

 

 

Ce ne sont ici qu’une partie des exemples que j’ai vu dans ce reportage. Un reportage germano-germanique, évoquant un fait qui semble se développer dans le pays.

 

Les enfants sont uniques et on a peur de les rater à la production (milliards de livres sur le sujet, conseils de tout le monde, ligne à suivre). On craint également de rater leur éducation, de manquer une étape essentielle ; on regarde les enfants comme une bombe prête à exploser. Si on ne parvient pas à mettre un nom sur chacun de ses mouvements, un diagnostic sur chacun de ses comportements, sa vie sera sans conteste finie, son futur ruiné.

 

C’est du moins l’impression que m’a laissée ce reportage. Il se peut que je me trompe et que la situation ne soit pas aussi dramatique dans toute l’Allemagne. Il me semble en tous cas qu’on ne soit pas encore arrivé aussi loin en France…

 

Je m’en vais prendre ma ritaline et je reviens… A la prochaine !


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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 18:37

Que le communisme me pardonne de détourner une des phrases symbolisant le plus sa philosophie afin de donner un titre à cet article aux visées scientifico-politiques.

 

Je souhaiterais effectivement ici parvenir à expliquer pourquoi le gens roulent au milieu des autoroutes quand il y a de la place sur leur droite, perturbant ainsi le trafic. J'aimerais également diffuser le message qui se trouve dans le titre: roulez à droite, bordel!

 

Explication/ Définition.

En Allemagne, on vous parle parfois des Mittelspurschleicher. Kesaco?

Il s'agit d'un "conducteur qui utilise toujours la voie du milieu" que nous appellerons ici un "boulet".

Le boulet, pour une raison jusque là inconnue, roule constamment sur la voie du milieu, quelque soit les conditions de circulation du moment. Qu'il y ait quelqu'un de plus lent à doubler ou non, il roulera toujours au milieu.

 

Le concept est suffisamment développé en Allemagne pour qu'on trouve des vidéos sur Youtube abordant le sujet, de même que divers articles sur le net.

 

Quand on y regarde bien, il s'agit en réalité d'un phénomène international dont on ne mesure la portée que lorsque l'on traverse différents pays le même jour dans un même véhicule. Ce qui pousse tout logiquement à se demander à quoi cette maladie est due.

 

Belgique

Selon moi, l'explication la plus simple à trouver est celle qui concerne la Belgique. Les autoroutes belges sont mal entretenues, pleines de trous et décorées d'objets égarés. Concrètement: si vous voulez éviter le pneu abandonné sur le bord de la route (ou bien son camarade le bidon, le chien mort, le truc-bizarre-et-à-éviter-à-mon-avis...), il vaut mieux rouler au milieu. Les déchets se trouvent effecitvement aussi bien sur la droite que sur la gauche. Pour éviter les accidents, mieux vaut donc ne pas respecter le code de la route

 

Allemagne

Ma théorie pour l'Allemagne est la suivante: les voies sont réparties selon la marque de la voiture et non pas selon la vitesse du véhicule. Ce qui autorise un conducteur d'Audi à rouler sur la voie la plus à gauche. Comme ça. Par principe. Même s'il roule à 120 km au lieu des 180 de mise à cet endroit.

Rajoutez à ça une bonne dose de flemme : "Aaaah! Zuuut! Un camion dans 2 kilomètres! Bon je vais pas me rabattre: en roulant à 110 km/h, je vais sûrement le doubler un jour!".

Effectivement vous le doublez. Vous énervez tout le monde, vous bousillez le trafic, vous créez limite un embouteillage. Mais vous le doublez.

 

France

Venant d'un peuple qui n'allume pas ses phares par temps de pluie ou quand la nuit tombe, qui roule à 120 sur des départementales étroites et qui double sans dire bonjour avec le clignotant, ça n'est pas étonnant.

 

Tout ça se résume donc avec le message du départ: pitié, roulez à droite!!

 

Cet article peut bien sûr être complété par d'autres idées et théories...

Les exemples sont aussi les bienvenus! :-D


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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 19:54

A l'école, on nous apprend ce qu'est un taux de fécondité et à quoi correspond le seuil de renouvellement des générations.

 

Pour le rappel, une petite citation de Wikipedia:

Le seuil de renouvellement (ou de remplacement) des générations, c'est-à-dire le nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif, est au minimum de 2,05 enfants par femme, parce que pour 105 garçons il naît 100 filles, soit 205 enfants pour 100 femmes.

 

En Allemagne, le taux de fécondité se promène tranquillement entre 1 et 1.5 depuis une bonne vingtaine d'années. Le top du top? Personne ne s'en inquiète ou presque. Modèle de la mère au foyer souvent imposé, manque de places de crèches, coût exorbitant de la prise en charge de l'enfant pendant les heures de travail... Je simplifie mais c'est pour rendre l'ambiance qui peut bien régner ici, surtout en Bavière. Enfin je vous l'ai déjà raconté....

 

Pas de réactions du gouvernement? (qui soit dit en passant est vaguement CDU-CSU donc bon...)

Qu'à celà ne tienne: Antenne Bayern est là pour sauver la région de la mort certaine! Cette fantastique radio (à laquelle je suis allergique depuis un stage il y a deux ans) a organisé une fantastique journée d'action dimanche dernier.

Le 10/10/2010, 10.000 couples devaient se porter volontaires pour... Concevoir un petit bavarois!

 

Et oui vous avez bien lu! La "Journée de l'amour" organisée par Antenne Bayern a eu pour but de convaincre une partie de la population du Land à s'accoupler amoureusement toute la journée dans le but de concevoir un descendant ou une descendante (voire les deux).

 

Première réaction: "Pardon? C'est une blague?"

Non.

Deuxième réaction: "C'est la pire connerie que j'ai jamais entendue. Et ils comptent résoudre le problème du taux de fécondité allemand pitoyable avec cette mesure stupide?"

Peut-être. 10000 couples se sont en tous cas inscrits.

Troisième réaction: "Et Antenne Bayern prend aussi en charge la place de Kinderkarten?"

Petit sourire dans le public.

 

Après en avoir parlé avec des amis et des parents, qu'en ressort-il?

Il en ressort que ce genre de crétineries fait monter mon sang à une température qui n'est pas recommandée par l'organisation mondiale de la santé.

 

Entre ceux qui me disent que "quand le monde tournait rond, les femmes restaient à la maison s'occuper des enfants" et que depuis, "on trouve des enfants abandonnés à eux-mêmes dans la rue, buvant de l'alcool à même la bouteille" et ceux qui t'assurent que toutes les femmes veulent rester à la maison parce que c'est la seule possibilté de s'épanouir, je ne sais pas qui j'aurais pu décapiter en premier.

 

Et woui vous le savez: c'est le sujet qui me fait sortir de mes gonds. Parce que oui: j'aimerais bien avoir le choix, si jamais un jour il m'arrive d'avoir un enfant.

Que j'aurais décidé d'avoir sans l'aide d'Antenne Bayern, son lit à petit coeur et ses chansons romantico-pitoyables censées encourager les couples à coucher ensemble...

 

 

Les Bavarois parfois....

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 14:04


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C'est pour faire plaisir à l'Homme que j'ai acheté ce film. Histoire de lui rappeler son propre pélerinage cycliste et qu'il retrouve des lieux connus, des images qui lui parlent.

 

Un film que je conseille: à la fois drôle et triste, il vaut le détour! :-)

 

Trois enfants perdent leur mère: pour hériter ils doivent aller jusqu'à Compostelle à pieds, tous ensemble. Ou comment s'arranger pour que ses enfants arrêtent de se faire la guerre! :-)

 

Bonne séance!

 

 

 

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 09:39

Je n'ai pas envie de lui expliquer pourquoi je parle tout à fait comme eux, pourquoi je parle comme le Commandant, sans accent, c'est-à-dire, avec un accent bien de chez eux. C'est le plus sûr moyen de préserver ma qualité d'étranger, à laquelle je tiens par dessus tout. Si j'avais de l'accent, ma qualité d'étranger serait dévoilée à tout moment, dans toute circonstance. Elle deviendrait quelque chose de banal, d'extériorisé. Moi-même, je m'habituerais à cette banalité d'être pris pour un étranger. Du même coup, ce ne serait plus rien, d'être étranger, cela n'aurait plus de signification. C'est pour cela que je n'ai pas d'accent, que j'ai effacé toute possibilité d'être pris pour un étranger, d'après mon langage. Être étranger, c'est devenu en quelque sorte une vertu intérieure.

 

Pour l'accent j'ai encore du boulot, mais un jour, peut-être! :-)

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 20:17

 

On se penche rarement tous les trois jours sur la nature de son être. Parfois quand on est en terminale, en cours de philo. Est-il de toute façon possible de le définir précisément? Dans tous les cas on use souvent de certaines phrases pour se qualifier qui permettent d'en dessiner les contours et de se donner un certain contenu.

 

"Je suis une personne qui préfère de loin marcher à prendre les transports en commun. Ca m'arrive souvent d'aller au travail à pieds même si je mets 30 minutes à faire le trajet. Ou bien d'aller de la place de l'Opéra à la gare du Nord sans passer par la case métro parce que je préfère me promener"

 

"Je me force parfois à sauter dans mes baskets et aller courir. Mais une fois que j'ai dépassé la demi-heure de jogging, j'oublie totalement et je profite du divertissement à la Pascal".

 

Ce qui fait que quand on t'annonces que tu ne vas plus pouvoir marcher et courir pendant un moment, tu as un peu l'impression qu'on a découpé ton être en petits morceaux, qu'on en a pris un ou deux pour les jeter à la poubelle et que tu ne seras pas prêt de les revoir.

 

Et puis une fois cette première nouvelle digérée, tu finis par accepter cette disparition temporaire. Ca va finir par revenir. Le ligament, le genou, tout ça…

Tu entres alors dans une seconde phase. Celle où tout tes cours de philo de khâgne se bousculent dans ta tête, frappant à toutes les portes pour tenter d’y entrer. Cerveau en état de siège.


Te voilà alors contraint à faire le tri. D’un côté on colle pêle-mêle le second corps du roi, l’âme végétative et l’agrégat (entre autres). Et puis de l’autre, on entasse les notions qui pourraient être utiles : le corps malade, l’acte et la puissance, la renaissance du corps, le duo « corps – âme » (entre autres aussi).

 

On t’ouvre et on déplace les parties à l’intérieur. En espérant que les autres n’y verront que du feu et accepteront de voir un bout de muscle remplacer un ligament. Ce qu’elles font plus ou moins. Chez moi, plutôt moins que plus.


Ton corps se rappelle à toi. Tu le sens toutes les nuits. Cette jambe, elle est bien là et elle te le hurle aux moments où toi tu voudrais te poser. Dormir ?

Réponse de l’intéressée : va te brosser…


Au bout de quelques jours, tu te rappelles le petit Descartes. Un capitaine dirigeant son navire. C’était à peu de chose prêt la comparaison. Me voilà donc capitaine d’un bateau qui saigne, craque et crie. Et qui continue à m’envoyer me faire voir chez les Grecs.


« Essaie de plier le genou pour voir ?! »


Si la définition du verbe « bouger » est « regarder avec des yeux globuleux une partie de son corps en tentant de la faire frémir » alors j’ai réussi. Mais sur le bulletin, mon prof a écrit : « La petite Claire fait des efforts. Le passage de la puissance à l’acte lui échappe encore mais en se donnant du mal, elle y arrivera ».


Du mal, je m’en suis donné. Ca a duré des heures, des semaines, des mois (si, si : je vous la sers l’énumération !). Quand je me retourne, je me dis que c’est pas possible de pouvoir bouger aussi peu quand on a sacrifié autant. Sur ce coup là, mon corps se la joue navire en grève. L’âme était pas censée gagner dans l’histoire ?


Me voilà donc à me résigner : il va falloir de nouveau l’ouvrir. Il était pas déjà assez moche comme ça : il faut en rajouter une couche.  Mon pauvre petit, je suis désolée…


« On vous a introduit une caméra dans le genou : vous avez senti quelque chose ? »

Non : rien.


Et puis cette jambe dans les bras du type en blanc, je ne la sens pas non plus. Elle est là, immobile, en l’air. Un peu jaune. Il la plie. Même en étant à moitié aveugle je le vois : il la plie.


Il – la – plie.


Comme si je n’aimais pas assez d’hommes dans ma vie, j’en rajoute un supplémentaire à la liste. Il est orthopédiste, il est debout devant moi et il me dit que maintenant, c’est à moi de jouer.


Depuis je joue. Tous les matins je la regarde, je lui ordonne et ça fonctionne. Jusqu’à une certaine limite, mais déjà plus importante qu’avant l’opération. Ma vie se mesure en grades. Mon quotidien est une estimation à l’œil nue de la flexion de ma jambe gauche. Si on m’avait dit que je ressortirai le rapporteur de mon enfance pour ensoleiller mes journées, je ne l’aurais pas cru.


Je lui fais aussi confiance. Pauvre navire torturé. A toujours tout vouloir lui imposer, j’en aurais presque oublié que même les philosophes lui ont donné le droit d’exister. Du coup j’apprends à le chouchouter. Juste lui, rien que lui, rien que pour lui. En le regardant comme quelque chose d’extérieur, avec mes gros yeux globuleux. En lui faisant confiance et en espérant qu’il me rendra la pareille. On a une troisième naissance à aller décrocher. Un peu comme les pompons à la ducasse. Ou le bac mention TB. Sauf que ça, c’était facile…


Et cette fois-ci, quand on aura gagné, je pense que je n’irai pas le faire tatouer.


A méditer

 

 


 
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