Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre participation au grand jeu concours: "qu'est-ce-que cette débile de Claire a bien pu encore essayer de dessiner avec ses moufles?"
Vous êtes pas mal à vous être approché de la réalité et du pourquoi du comment je me promène maintenant avec une boîte de plastique sur la tête quand je vais au boulot....
L'autre jour, je décide que je vais ramener le vélo antique passé à mazelle la Bretonne à la maison. Sauf que les freins, bein c'est pas ça.
Du coup je roule très prudemment, pour pouvoir freiner en cas de besoin quand même. Et je décide qu'une fois arrivée dans les environs de l'appartement, je descendrai de mon vélo pour terminer à pied.
Sauf que je passe devant un PLUS.
Non, non: pas devant un signe mathématique dessiné au sol par des extraterrestres désireux de conquérir notre planète ou par des étudiants bourrés un jeudi soir.
Un magasin.
Ben woui: le Plus ici, c'est la supérette du coin.
Bref.
Je passe devant le plus. Ou plutôt je vais: il me reste encore dix mètres à parcourir.
Un type se trouve au milieu du trottoir (der Gehweg: leçon Assimil 67 ou approchante).
Il me reste 9 mètres à parcourir.
Le type en question me tourne le dos. Je mesure l'ampleur du danger. Un écrabouillage lamentable est envisageable.
Il me reste 8 mètres à parcourir.
Le type se décide. Il lance son pied droit en l'air et le pose sur le sol d'une façon décidée: il va rentrer dans le Plus. Ce qui signifie qu'il libère la voie réservée au vélo signalée sur les troittoirs allemands par une couleur rose. Là où c'est rouge/ rose, Barbie dégage et fait place aux cyclistes.
Il me reste 5 mètres à parcourir.
Du coup je décide de braquer un peu vers la gauche, de telle sorte que j'augmente la distance qui sera entre nous quand je passerai à côté de lui. Je vais longer les vélos qui sont rangés dans les porte-vélos (le truc à traits sur la gauche).
Il me reste 3 mètres à parcourir.
Le type change d'avis. Il repart vers la gauche. Et là tout s'enchaine!
Je suis toujours dans son dos: il ne me voit pas. Je ne peux pas aller plus à gauche sans me faire écraser par une bagnole. Je freine mais il est trop tard: je lui rentre dedans!!
Je fini par terre, MON SAC AUSSIIIIII, mon vélo s'étale comme une merde dans une autre direction, emportant avec lui un morceau de ma peau non négligeable pendant que le type, propulsé vers l'avant par le choc, s'écrase au sol les genoux les premiers.
Je me lève, toute tremblante et sous le choc, bégaiyant avec un accent français de demoiselle en détresse (pas volontaire au départ) :
"Hiiii! Monsieur? Vous allez bien? Vous pouvez vous lever? Comment vous vous sentez? Vous avez quelque chose? Vous pouvez vous lever? Vous vous sentez bien? Vous pouvez marcher? Vous allez bien?"
Le pauvre homme fini par pouvoir me dire que ça va (une fois qu'il a arrêté de gémir de douleur), me montre son jean troué et fini par pouvoir marcher.
Les images d'assurance dansant dans ma tête finissent par disparaître et je me calme tout doucement.
"Vous venez d'où de France?
- Du Nord. Vous allez bien? Vous pouvez marcher? Bougez un peu pour voir??!!!
- Ravi d'avoir fait votre connaissance, même si c'était dans ces circonstances".
Finalement il a été très gentil, il m'a dit au revoir et il est allé faire ses courses pendant que moi je suis rentrée à pieds à la maison! :-D
Et depuis, je porte un casque. Juste au cas où....
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